31 août 2006

Au e-commencement tout était obscurité et chaos...

... les prix des abonnements aux revues électroniques explosaient, les e-archives s'éclipsaient, les états de collection dansaient sans arrêt et sans la moindre considération envers les pauvres e-bibliothécaires qui, eux, s'agitaient partout tentant de mettre un peu d'ordre dans ce "bit bang" de plus en plus absurde... sans aucun succès bien évidemment, et dans le plus grand plaisir des éditeurs de logiciels de bibliothèques qui continuaient à nous vendre sans aucun scrupule, toutes sortes de gadgets que soi-disant nous permettraient de maîtriser ce chaos en quelques clics de souris. C'était sans espoir.

Certains ont commencé à militer pour l'open acces, d'autres sont passé du coté obscur et travaillent pour des sociétés a but ultra-lucratif, d'autres ont sombré dans la drogue ou la délinquance, certains sont devenus des stars des la téléréalité... mais la plupart sont restés sur place et continuent à s'agiter de manière inversement proportionnelle à son impact réel sur son e-environnement. Seulement une petite poignée éclairée a su se replier sur la tradition, retourner vers leurs racines et fondé une nouvelle ordre webmonastique centrée sur le travail bien fait tout en priant pour le retour d'une époque avec moins de pollution informationnelle et plus de vrai savoir. C'était sans espoir.

C'est ainsi que les e-benedictins (en version beta) ont commencé, en cultivant (à la main!) un petit jardin potager avec des tas de jolies bases de données, cataloguant (aussi à la main!!) des livres en papier et créant des logiciels libres et des interfaces web (encore à la main) pour gérer son petit e-univers de manière parfaite avec les concepts du "e-bon et e-beau" comme seule démarche de qualité. Tout cela s'intégrerait parfaitement avec ses biscuits fait main et sa liqueur hautement inflammable et très très digestive fait à base des herbes, XML et OAI-PMH. C'était sans espoir... mais au moins c'était amusant et cela permit de créer le label "e-bio" très apprécié par les webgetariens, les mordus du bitness (ou bitless) et les aggrégateurs de contenu, en perpétuelle course contre l'indigestion.


Loué soit le e-seigneur!